Lymphomes

Qu’est-ce qu’un lymphome ?

Les lymphomes sont des cancers du système immunitaire, qui se localisent préférentiellement dans les ganglions, qui sont des tissus où se produit la réaction immunitaire nécessaire à la production d’anticorps. 

 Leur gravité est variable, certains sont dit indolents, c’est-à-dire non agressifs et ne nécessitant aucun traitement, d’autres nécessitent une prise en charge immédiate. Le lymphome est donc un terme générique qui regroupe plusieurs maladies qui n’ont rien à voir les unes avec les autres et dont les traitements diffèrent totalement. 

Quels sont les symptômes des lymphomes ?  

Pour parler du cas le plus général, le lymphome va se révéler par l’apparition d’un ganglion anormal, c’est-à-dire un ganglion de plus de 2 cm, qui ne roule pas sous la peau quand on le manipule (il adhère aux tissus situés sous lui). Un ganglion situé dans le thorax ou dans l’abdomen n’est pas palpable directement car trop profond, et on peut voir apparaitre des signes en rapport avec la compression des tissus profonds par les ganglions, ce qui donne des signes très variables : augmentation du volume d’un membre, apparition d’un obstacle à l’écoulement normal du sang si un vaisseau est comprimé, ou une toux si les voies respiratoires sont atteintes. Une augmentation du volume de la rate se voit dans certaines formes de lymphomes.

Il peut exister des signes associés au lymphome qui sont évocateurs du diagnostic : le fait de se gratter de façon anormale, des sueurs la nuit qui trempent les draps et imposent le change du linge, une perte de poids et une diminution de l’appétit, une fièvre sans infection retrouvée.

Que se passe t-il si on suspecte un lymphome ?

1

Votre médecin traitant vous adresse en consultation d'hématologie


Il a palpé chez vous un ganglion anormal ou des signes qui font suspecter un lymphome et vous adresse en consultation d’hématologie

2

Un hématologue vous reçoit en consultation


Si l’hypothèse d’un lymphome est retenue, il prescrit habituellement :

  • Un PET scanner : c’est un scanner spécifique, on injecte un traceur radioactif sans danger qui se fixe sur les cellules tumorales avec une intensité proportionnelle à l’agressivité de la maladie
  • Une biopsie du ganglion : elle seule permet de confirmer le diagnostic. Elle est indispensable pour porter le diagnostic de lymphome. Elle est lue par un expert et relue par un autre expert. Elle est très majoritairement réalisée sans opérer, par radiologie interventionnelle, sous contrôle échographique
  • Une prise de sang complète

Les examens sont réalisés en ambulatoire dans la majorité des cas. Si la gravité de la maladie le nécessite, une hospitalisation peut être proposée.

3

Vous êtes revu en consultation 10 jours plus tard


Votre hématologue vous annonce les résultats de la biopsie et vous déroule les grandes lignes de votre traitement

4

Votre médecin présente votre dossier en réunion de consultation pluridisciplinaire


Votre dossier est relu par plusieurs hématologues, un radiologue, un médecin expert des PET scanner et le médecin qui a lu la biopsie au microscope. Une proposition écrite de traitement est formalisée.

5

Vous revenez en consultation quelques jours avant votre traitement en hôpital de jour


On vous donne les ordonnances des médicaments à prendre à la maison et l’ensemble du protocole de traitement est expliqué dans le détail. Vous avez un temps d’échange avec votre médecin et une infirmière du service, qui vous reçoit à nouveau pour une consultation d’annonce

Comment traiter un lymphome ?

La décision de traitement d’un lymphome est toujours collégiale et votre dossier est présenté à l’ensemble des médecins hématologues d’Haimatos en réunion de consultation pluridisciplinaire. L’objectif est de vous donner un avis d’expert au plus près des dernières recommandations scientifiques. Le type de traitement dépend du type de lymphome, de son étendue, de sa gravité, de votre âge et de vos antécédents et est donc personnalisée. L’objectif du traitement est très majoritairement de guérir la maladie.  

Certains lymphomes, en particulier ceux qui surviennent chez les séniors, sont indolents, non agressifs, et ne nécessitent aucun traitement immédiat. Le traitement précoce de ces maladies n’a pas d’intérêt et certains patients peuvent ne jamais avoir besoin d’un médicament.

Le traitement repose sur l’immunothérapie (des anticorps fabriqués au laboratoire pour détruire spécifiquement la cellule tumorale du lymphome), de la chimiothérapie et parfois de la radiothérapie sont proposés.  

Une inclusion dans un essai clinique peut vous être proposée pour bénéficier d’un médicament innovant.

Les maladies qui rechutent ou qui ne répondent pas assez bien aux traitements justifient de nouveaux médicaments utilisant des technologies novatrices comme les Car T cells ou les anticorps bi-spécifiques, ces médicaments sont proposés à tous les patients éligibles. 

Quels sont les principaux types de lymphomes ?

Les lymphomes agressifs

Ce sont ceux qui nécessitent souvent un traitement rapide et qui répondent bien à la chimiothérapie : lymphome à grandes cellules, lymphome de Burkitt (rare), les lymphomes T. Ils associent des ganglions qui grossissent vite, souvent une perte de poids, une fatigue, parfois des sueurs nocturnes.

Le lymphome de Hodgkin

Le lymphome de Hodgkin touche les sujets jeunes entre 15 et 35 ans. Elle est d’excellent pronostic. Sa gravité est variable, allant d’un simple ganglion qui grossit dans le cou ou sous le bras à une atteinte plus étendue avec une perte de poids, des sueurs, une grosse fatigue. 

Cette maladie peut également toucher les seniors.

Les lymphomes non agressifs

Ils ne doivent être traités que quand les ganglions deviennent très volumineux ou que la prise de sang devient anormale : lymphomes folliculaires, lymphomes de la zone marginale, lymphomes lymphocytiques.

Il existe donc plusieurs lymphomes, dont les caractéristiques sont radicalement différentes. Il s’agit d’un groupe de plusieurs maladies très différentes, raison pour laquelle la biopsie est si importante pour caractériser précisément la pathologie et proposer le bon traitement.