Gammapathie monoclonale

Le pic monoclonal

Qu’est-ce qu’un pic monoclonal ou gammapathie monoclonale ?

Le pic monoclonal ou gammapathie monoclonale est une situation très fréquente dont le dépistage par des techniques de laboratoire de plus en plus précises inquiète très souvent à la fois le médecin et le patient. 

Ce pic monoclonal ou gammapathie monoclonale correspond à la présence d’une anomalie sur le tracé d’un examen qui sert à explorer les protéines dans le sang qu’on appelle l’électrophorèse des protéines sériques. 

Un pic monoclonal ou gammapathie monoclonale est un anticorps anormal retrouvé sur cet examen qui correspond dans l’immense majorité des cas à un vieillissement bénin du système immunitaire. 

 

Quelle est la cause du pic monoclonal ou gammapathie monoclonale ?

Les cellules qui fabriquent les anticorps produisent normalement une variété d’anticorps pour lutter contre toutes les infections qui ont été rencontrées au cours de la vie (mémoire immunitaire). Avec le temps, par un mécanisme de “vieillissement” de ces cellules, une partie d’entre elles produit toujours la même copie d’un anticorps qui n’est dirigé contre aucun agent infectieux. Il déforme la courbe des anticorps (également appelés gammaglobulines) sous la forme d’un pic, qualifié de monoclonal car reproduit toujours à l’identique.

Est-il grave d’avoir un pic monoclonal ou gammapathie monoclonale ?

C’est une situation très fréquente et le plus souvent non grave. Elle inquiète les patients et les médecins car on peut retrouver une gammapathie monoclonale ou un pic monoclonal au cours d’un cancer de la moelle osseuse qu’on appelle le myélome, mais l’écrasante majorité des pics monoclonaux ou gammapathies monoclonales ne sont pas des myélomes, mais des pics bénins.

Quels sont les signes de gravité d’un pic monoclonal ou gammapathie monoclonale ?  

Ce sont les signes qui font évoquer la présence d’un myélome, qui est donc le cancer de la moelle osseuse lié aux cellules qui produisent les anticorps. 

En discutant avec le patient

On va rechercher des douleurs de la colonne vertébrale, du bassin, des côtes, ou du crâne qui sont insupportables, qui réveillent la nuit et pour lesquelles les médicaments contre la douleur habituellement pris sont inefficaces.  

Sur la prise de sang

On va rechercher : une anémie (une baisse de l’hémoglobine en dessous de 10 g/dL), une baisse des plaquettes (en dessous de 100 G/L), un pic monoclonal ou gammapathie monoclonal ayant une valeur très élevée (15 G/L et plus), une insuffisance rénale (une baisse du débit de filtration glomérulaire sous la barre des 30 mL/min), une élévation du calcium dans le sang.  

 

Quels examens complémentaires sont nécessaires au diagnostic de pic monoclonal ou gammapathie monoclonale ?  

La prise de sang doit inclure : une recherche d’anémie ou de baisse des plaquettes, une recherche d’insuffisance rénale, une recherche d’élévation du calcium, une confirmation du pic monoclonal sur une nouvelle électrophorèse, une recherche de protéines dans les urines et une recherche de chaines légères libres dans le sang (examen non remboursé en dehors des laboratoires hospitaliers). 

Selon les résultats de ce premier bilan sanguin, l’hématologue décide  

  • D’en rester là (cas le plus fréquent), en concluant que la situation est bénigne et qu’une simple surveillance annuelle est suffisante.  
  • De poursuivre les explorations, s’il existe un doute sur une maladie cancéreuse ou pré-cancéreuse 

Les autres explorations incluent habituellement une évaluation du squelette par scanner ou IRM et une ponction de moelle osseuse ou myélogramme.  

Existe-t-il un traitement du pic monoclonal ou gammapathie monoclonale ?

Le pic monoclonal ou gammapathie monoclonale bénin ne nécessite aucun traitement et aucune modification du mode de vie ne permet d’éviter son évolution. L’immense majorité des pics monoclonaux ou gammapathies monoclonales n’évoluera pas. 

Comment faut-il surveiller un pic monoclonal ou gammapathie monoclonale ?

On répète chaque année les mêmes examens (recherche d’anémie, de baisse de plaquettes, d’insuffisance rénale, d’élévation du calcium, de présence de protéines dans les urines. Si la valeur du pic augmente franchement,  ou que les paramètres biologiques qu’on vient de citer sont anormaux, on pourra reprendre les explorations pour éliminer une évolution vers un myélome.