La leucémie lymphoïde chronique (LLC),
qu’est-ce que c’est ?

La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est la forme la plus fréquente de leucémie chez l’adulte. Ce cancer du sang et de la moelle osseuse évolue généralement lentement, et la majorité des patients restent asymptomatiques pendant de nombreuses années. Bien que la LLC ne se guérisse pas, elle ne nécessite le plus souvent aucun traitement. Quand c’est nécessaire, elle peut être efficacement contrôlée grâce à des traitements modernes et personnalisés, permettant aux patients de maintenir une qualité de vie optimale.

La leucémie lymphoïde chronique (LLC), qu'est-ce que c'est ?

Qu’est-ce que la leucémie lymphoïde chronique (LLC) ?

La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est la maladie hématologique la plus fréquente en France. Il s’agit d’un cancer du sang et de la moelle osseuse, caractérisé par une production anormale de globules blancs appelés lymphocytes.

Ces lymphocytes, normalement responsables de la production d’anticorps, deviennent anormaux et sont retrouvés en excès lors d’une analyse de sang.

Contrairement à de nombreux autres cancers, la majorité des patients atteints de LLC n’ont pas besoin de traitement immédiat. Ils sont simplement surveillés régulièrement pour suivre l’évolution de la maladie.

La leucémie lymphoïde chronique (LLC), est-ce grave ?

La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est habituellement non grave, car elle ne nécessite pas de traitement immédiat et n’entraîne aucun symptôme dans la majorité des cas.

Dans une minorité de cas, cette maladie « dormante » peut se réveiller et nécessiter un traitement. Heureusement, les traitements actuels sont très efficaces, permettant de contrôler la maladie et d’améliorer la qualité de vie des patients.

Dans de rares situations, après de nombreuses années d’évolution, la LLC peut devenir grave si elle échappe aux traitements disponibles. Un suivi médical régulier est essentiel pour surveiller son évolution et ajuster la prise en charge si nécessaire.

Quels sont les symptômes de la leucémie lymphoïde chronique ou LLC ?

Quels sont les symptômes de la leucémie lymphoïde chronique ?

Dans la majorité des cas, la leucémie lymphoïde chronique (LLC) ne provoque aucun symptôme. Elle est souvent découverte fortuitement lors d’une prise de sang, qui montre une élévation des lymphocytes sans autre anomalie.

Si la maladie devient active, elle peut provoquer des symptômes tels que :

  • L’apparition de ganglions durs et indolores, situés par exemple dans le cou, sous les bras ou dans l’aîne.

Dans de rares cas, des complications de la maladie peuvent survenir, entraînant :

  • Une jaunisse (jaunissement de la peau et des yeux).
  • Une perte de poids inexpliquée.
  • Des sueurs nocturnes, trempant les draps.
  • Des démangeaisons anormales.
Est-ce que la leucémie lymphoïde chronique ou LLC se guérit ?

La leucémie lymphoïde chronique peut-elle être guérie ?

La leucémie lymphoïde chronique (LLC) ne se guérit pas. Il s’agit d’une maladie chronique, qui reste présente, qu’elle soit « dormante » ou active, tout au long de la vie.

La majorité des patients atteints de LLC ne nécessitent aucun traitement. La maladie est simplement surveillée régulièrement par des bilans médicaux.

Lorsque les traitements deviennent nécessaires, ils sont généralement très efficaces et permettent de supprimer les signes de la maladie pendant plusieurs années dans la majorité des cas, améliorant ainsi la qualité de vie des patients.

Qu'est-ce qui provoque une leucémie lymphoïde chronique ou LLC ?

Qu’est-ce qui provoque une leucémie lymphoïde chronique (LLC) ?

La leucémie lymphoïde chronique (LLC) survient principalement après l’âge de 60 ans. Elle est liée à une forme de vieillissement anormal du système immunitaire, ce qui explique sa fréquence chez les personnes âgées. L’âge moyen au diagnostic est de 72 ans.

Dans 80 % des cas, la LLC est découverte par hasard, lors d’un examen sanguin réalisé pour une autre raison.

La LLC n’est pas une maladie génétique. Elle n’est ni héritée des parents, ni transmise aux enfants.

Quelle espérance de vie avec une leucémie lymphoïde chronique ou LLC ?

Quelle est l’espérance de vie pour une leucémie lymphoïde chronique (LLC) ?

L’espérance de vie des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique (LLC) est bonne. En effet, 90 % des patients sont encore vivants cinq ans après le diagnostic.

Cette longévité s’explique par le caractère indolent et non agressif de la plupart des formes de LLC, qui ne nécessitent souvent aucun traitement.

Dans les cas où un traitement est nécessaire, les traitements actuels sont très efficaces, contribuant à prolonger l’espérance de vie tout en maintenant une bonne qualité de vie.

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Dans la majorité des cas, la LLC est découverte fortuitement chez un patient de plus de 60 ans, asymptomatique


Quels sont les signes d’une leucémie lymphoïde chronique (LLC) ?

Dans plus de 8 cas sur 10, les patients atteints de leucémie lymphoïde chronique (LLC) sont asymptomatiques. La maladie est souvent découverte lors d’une prise de sang révélant une élévation des lymphocytes sans autre anomalie.

Adressage en consultation d’hématologie

Un patient présentant une élévation des lymphocytes est généralement référé en consultation d’hématologie pour explorer cette anomalie.

Signes en cas de maladie active

Dans certains cas, la LLC devient active et entraîne des complications, justifiant une consultation en hématologie. Ces signes incluent :

  • La présence de gros ganglions indolores.
  • Une perte de poids associée à une grosse fatigue.
  • Des sueurs nocturnes, trempant les draps.
  • Des démangeaisons importantes.
  • Une anémie sévère provoquant un essoufflement.
  • Une baisse des plaquettes, augmentant le risque de saignement.
  • Une jaunisse, due à la destruction des globules rouges par un anticorps produit par la LLC.

Ces manifestations nécessitent une prise en charge rapide et adaptée par une équipe d’hématologie.

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L'hématologue reçoit le patient pour évaluer la maladie


Consultation avec l’hématologue pour évaluer la maladie

Lors de la consultation, l’hématologue évalue la leucémie lymphoïde chronique (LLC) en procédant à un examen clinique approfondi et en posant des questions ciblées.

Examen clinique

  • Recherche de ganglions au niveau du cou, sous les bras, et dans l’aîne.
  • Palpation pour détecter une éventuelle grosse rate (splénomégalie).

Confirmation du diagnostic

Pour confirmer le diagnostic, l’hématologue prescrit des examens complémentaires, notamment :

  • Un contrôle de la prise de sang, incluant un phénotypage lymphocytaire. Ce test identifie les marqueurs anormaux présents à la surface des lymphocytes en excès. Ces marqueurs, spécifiques de la LLC, permettent d’obtenir un diagnostic de certitude dans la majorité des cas.

Recherche des critères de traitement

L’hématologue évalue immédiatement la nécessité d’un traitement en prescrivant un scanner pour détecter la présence de ganglions profonds, souvent invisibles à l’examen clinique.

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Une quinzaine de jours plus tard, le patient revient en consultation


Deuxième consultation : confirmation du diagnostic et évaluation

Quinze jours après la prescription du bilan initial, le patient est reçu en consultation pour analyser les résultats des examens. L’hématologue peut alors confirmer la présence d’une leucémie lymphoïde chronique (LLC) sur la base des résultats du phénotypage lymphocytaire, qui a détecté des marqueurs spécifiques dans la prise de sang.

Recherche de complications

Les complications liées à la LLC sont également évaluées, notamment :

  • La présence d’anticorps destructeurs responsables de l’éclatement des globules rouges, provoquant une anémie.
  • Une immunodépression, caractérisée par une diminution de la capacité à produire des anticorps normaux pour lutter contre les infections. Cette situation fréquente expose le patient à des infections bactériennes, nécessitant une vaccination préventive.

Évaluation des critères de traitement

Les critères de traitement ne dépendent pas du nombre de lymphocytes retrouvés dans la prise de sang, mais des conséquences de la LLC, telles que :

  • Une anémie (baisse de l’hémoglobine).
  • Une baisse des plaquettes.
  • La présence de gros ganglions, détectés sur un scanner d’évaluation.

Scanner et examens complémentaires

Le scanner est crucial pour évaluer le nombre et la taille des ganglions, ce qui permet d’estimer l’activité de la maladie et de déterminer la nécessité d’un traitement. Si des ganglions de très grande taille sont détectés et qu’un traitement est requis, l’hématologue peut prescrire :

  • Un PET scanner pour évaluer l’activité de la maladie.
  • Une biopsie ganglionnaire pour vérifier que la maladie n’a pas évolué vers une forme plus agressive, nécessitant un traitement plus intensif.

Cette consultation permet d’établir un diagnostic précis et de définir la meilleure stratégie de prise en charge.

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Si un traitement est nécessaire, celui-ci est personnalisé et adapté à la maladie du patient


Un traitement personnalisé et adapté à chaque situation

Si un traitement est nécessaire, il est entièrement personnalisé en fonction de la maladie et de la situation spécifique du patient. Sur la prise de sang, des caractéristiques génétiques des lymphocytes malades sont analysées pour guider le choix du traitement. Ces caractéristiques déterminent un pronostic favorable ou défavorable.

Analyses génétiques importantes

Deux mutations génétiques clés sont recherchées :

  • Mutation TP53 ou délétion 17p : Ces anomalies indiquent un pronostic défavorable. Les patients porteurs de ces mutations nécessitent un traitement sous forme de comprimés, à prendre pendant plusieurs années.
  • Statut mutationnel IgVH hypermuté : Ce facteur est associé à un pronostic favorable.

Prise en compte des comorbidités

Le traitement est également adapté en fonction des comorbidités du patient, telles que son état de santé général ou la présence d’autres pathologies. Cette approche individualisée garantit que le traitement est le mieux adapté à la situation de la maladie et aux besoins spécifiques du patient.

Grâce à cette personnalisation, la prise en charge offre les meilleures chances de succès tout en respectant la qualité de vie du patient.

Les traitements disponibles pour la leucémie lymphoïde chronique (LLC)

Plusieurs médicaments sont disponibles pour traiter la leucémie lymphoïde chronique, chacun adapté à des situations spécifiques et souvent utilisé en combinaison pour maximiser leur efficacité.

1. Les anticorps anti-lymphocytes B

Les anticorps tels que le rituximab et l’obinutuzumab ciblent spécifiquement les lymphocytes B. Ils :

  • Sont administrés par injection en hôpital de jour, en ambulatoire.
  • Réduisent rapidement le nombre de lymphocytes circulants et diminuent la taille des ganglions.
  • Sont toujours utilisés en association avec des comprimés pour améliorer leur efficacité.

2. Les inhibiteurs de BTK

Les inhibiteurs de BTK sont des médicaments ciblés, efficaces dans toutes les formes de LLC, y compris celles avec un pronostic défavorable (mutation TP53). Les trois options disponibles sont :

  • Ibrutinib
  • Acalabrutinib
  • Zanubrutinib

Ces médicaments agissent rapidement, mais ils peuvent provoquer :

  • Un risque d’arythmie cardiaque, nécessitant un dépistage chez un cardiologue peu après le début du traitement.
  • Une élévation transitoire du nombre de lymphocytes, liée à leur passage dans le sang depuis les ganglions malades avant leur destruction.

3. Le vénétoclax

Le vénétoclax est un autre médicament sous forme de comprimés, utilisé pour :

  • Proposer des traitements à durée fixe chez les patients sans pronostic défavorable.
  • Être associé à un anticorps anti-CD20 ou à un inhibiteur de BTK pour maximiser son efficacité.

Ce médicament ne provoque pas de problème cardiaque, mais sa manipulation nécessite une prudence particulière en début de traitement :

  • Il détruit rapidement les lymphocytes malades, ce qui peut affecter la fonction rénale.
  • Une surveillance régulière est indispensable pour prévenir les complications.

4. Le chlorambucil

Le chlorambucil est un ancien médicament sous forme de comprimés, qui reste une option de traitement :

  • Il peut être utilisé seul ou en association avec un anticorps anti-lymphocyte B.
  • Il est particulièrement bien toléré, ce qui le rend intéressant pour les patients très âgés ou fragiles.

Grâce à ces options thérapeutiques, les traitements de la LLC sont adaptés à chaque patient et permettent une prise en charge efficace, même dans les formes complexes ou chez les patients les plus vulnérables.

Comment choisir le bon traitement de première ligne quand on a une leucémie lymphoïde chronique ou LLC et qu'un traitement est nécessaire ?

Le choix du traitement de première ligne dans le cadre de la médecine personnalisée

Le choix du traitement pour la leucémie lymphoïde chronique (LLC) repose sur une discussion entre l’hématologue et le patient. Ce dernier exprime ses préférences, et l’hématologue prend en compte les caractéristiques de la maladie, notamment son pronostic, pour orienter la décision vers la solution la plus adaptée.

Traitement des maladies de pronostic défavorable en première ligne

Pour les maladies présentant une mutation du gène TP53 ou une délétion 17p, un traitement par inhibiteurs de BTK (acalabrutinib, zanubrutinib, ibrutinib) est recommandé. Ces médicaments :

  • Sont pris sous forme de comprimés quotidiens, pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’ils cessent d’être efficaces.
  • Nécessitent une surveillance cardiologique, organisée par l’hématologue avec des cardiologues partenaires habitués à ce type de traitement.

Traitement des maladies de pronostic standard en première ligne

Pour les maladies de pronostic standard, deux options principales sont possibles :

  • Association d’un anticorps anti-lymphocyte B (obinutuzumab) avec du vénétoclax :
    • Ce traitement est à durée fixe et ne dure qu’une année, avec une efficacité prolongée après la fin du traitement.
    • Il est particulièrement adapté aux patients ayant des comorbidités cardiaques, car il évite les médicaments présentant un risque d’arythmie cardiaque.
  • Association d’un inhibiteur de BTK (ibrutinib) avec le vénétoclax :
    • Ce traitement est également à durée fixe, d’une durée d’un an.
    • Il ne nécessite aucun passage en hôpital de jour, car il est entièrement réalisé à domicile.
    • Il est recommandé pour les patients sans pronostic défavorable ni comorbidités cardiovasculaires importantes.

Traitement des patients très âgés ou fragiles

Chez les patients très âgés ou fragiles, le chlorambucil reste une option intéressante. Ce médicament est bien toléré et offre une solution adaptée aux situations où les autres traitements seraient moins bien supportés.

Une approche centrée sur le patient

Cette approche de médecine personnalisée garantit une prise en charge optimale, tenant compte des spécificités de la maladie, de l’état de santé global du patient, et de ses préférences.