La myélofibrose,
qu’est-ce que c’est ?

Explorez tout ce qu’il faut savoir sur la myélofibrose, une maladie rare de la moelle osseuse.
Découvrez ses causes, ses symptômes, son impact sur la production des cellules sanguines, et les traitements disponibles pour améliorer la qualité de vie des patients.

Quels sont les signes, les symptômes et les risques ?

Qu'est-ce que la myélofibrose ?

La myélofibrose primitive est une maladie rare et grave de la moelle osseuse, l’organe responsable de la production des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes. Dans cette maladie, la moelle osseuse est progressivement remplacée par des fibres inertes, incapables d’assurer cette fonction vitale.

Cette anomalie perturbe gravement la formation des cellules sanguines, entraînant une anémie sévère, une diminution des plaquettes et des globules blancs, ainsi que des complications graves liées à ces déficits.

Est-ce que la myélofibrose est un cancer ?

La myélofibrose primitive est un cancer rare et grave de la moelle osseuse. Elle perturbe la production des cellules sanguines, essentielles au bon fonctionnement de l’organisme. Cette maladie peut évoluer vers une forme plus sévère, appelée leucémie aiguë myéloïde.

La myélofibrose primitive affecte les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes, entraînant des complications graves comme une anémie sévère ou un risque accru d’infections et de saignements.

Quelle est l'espérance de vie avec la myélofibrose ?

L’espérance de vie d’un patient atteint de myélofibrose dépend de plusieurs facteurs, notamment la nécessité de transfusions sanguines régulières et de facteurs pronostiques génétiques. Ces derniers permettent d’évaluer le risque de transformation de la maladie en leucémie aiguë, une forme plus grave.

En moyenne, la survie est estimée à 50 % des patients encore en vie cinq ans après le diagnostic. Ce pronostic varie toutefois en fonction de l’état général du patient, des traitements disponibles, et de la prise en charge globale de la maladie.

Peut-on guérir d'une myélofibrose ?

La myélofibrose peut-elle être guérie ?

La greffe de moelle osseuse est actuellement la seule option permettant de guérir une myélofibrose. Cette procédure est envisagée chez les patients jeunes et en bon état général, car elle comporte des risques importants. Elle consiste à remplacer la moelle osseuse malade par celle d’un donneur compatible.

Pour les patients plus âgés, ou ceux dont l’état de santé ne permet pas une greffe, la guérison n’est malheureusement pas possible. Toutefois, des traitements efficaces existent pour atténuer l’évolution de la maladie, améliorer les symptômes et préserver une qualité de vie optimale.

Ces options thérapeutiques incluent des médicaments ciblés, des traitements symptomatiques et un suivi rapproché avec votre hématologue.

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Un patient porteur d'une grosse rate avec une anomalie de la prise de sang est adressé en consultation d'hématologie


La myélofibrose est une maladie chronique qui se manifeste par une destruction de la moelle osseuse. Cette pathologie rare entraîne une altération significative de la qualité de vie et expose les patients à un risque de complications graves.

Au cours de la première consultation chez un hématologue

Les symptômes rapportés par les patients consultés pour une myélofibrose incluent :

  • Fatigue intense, souvent invalidante.
  • Amaigrissement involontaire et inexpliqué.
  • Sueurs nocturnes abondantes, souvent signalées comme trempant les draps et démangeaisons invalidantes.
  • Douleurs osseuses généralisées, parfois nocturnes, dues à l’hyperactivité de la moelle osseuse.
  • Splénomégalie (augmentation du volume de la rate), entraînant :
    • Une pesanteur abdominale ou une douleur dans l’hypochondre gauche.
    • Une satiété précoce, rendant les repas difficiles.
  • Symptômes liés à l’anémie : essoufflement, pâleur, palpitations et vertiges.

Résultats des examens biologiques

Les analyses sanguines et le frottis sanguin réalisés révèlent fréquemment :

  • Anémie :
    • Une diminution significative de l’hémoglobine.
  • Thrombopénie : une diminution progressive des plaquettes, surtout dans les stades avancés.
  • Leucocytes immatures :
    • Présence anormale de myélocytes et de métamyélocytes dans le sang périphérique.
  • Anomalies au frottis sanguin :
    • Globules rouges déformés en forme de poire ou de larme (dacryocytes).
    • Présence d’érythroblastes, témoignant d’une production anormale des globules rouges à l’extérieur de la moelle osseuse.
  • Marqueurs biologiques :
    • Augmentation du taux de LDH.
    • Augmentation du taux d’acide urique, pouvant donner des crises de goutte.

Signes associés et complications

Lors de l’examen clinique et des investigations complémentaires, l’hématologue peut identifier :

  • Une baisse progressive des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes.
  • Des signes d’augmentation de la pression à l’intérieur des vaisseaux du foie, à cause de la rate, souvent énorme.
  • Un risque significatif de transformation en leucémie aiguë.
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Le médecin examine le patient et prescrit les examens nécessaires


Quels sont les examens complémentaires prescrits par l’hématologue ?

Pour confirmer le diagnostic de myélofibrose et en évaluer la gravité, plusieurs examens complémentaires sont nécessaires :

  • Biopsie ostéomédullaire (BOM) :
    • La biopsie ostéomédullaire consiste à prélever un petit fragment solide de moelle osseuse, habituellement au niveau de la crête iliaque postérieure.
    • Réalisée sous anesthésie locale, elle est généralement bien tolérée et ne nécessite pas d’hospitalisation.
    • Elle permet de poser formellement le diagnostic en identifiant des caractéristiques anatomopathologiques spécifiques, notamment la fibrose de la moelle osseuse et la destruction de la moelle normale.
  • Analyses génétiques :
    • Un séquençage haut débit (NGS) est réalisé pour rechercher des mutations fréquemment associées à la myélofibrose.
    • Les mutations les plus courantes concernent les gènes JAK2, CALR et MPL.
    • Un caryotype est également effectué pour évaluer les anomalies chromosomiques et affiner le pronostic.
  • Échographie abdominale :
    • Elle est utilisée pour mesurer précisément le volume de la rate (splénomégalie), souvent très augmentée dans la myélofibrose.
    • Elle permet également d’évaluer d’éventuelles répercussions sur les organes environnants, comme le foie.
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Lors de la deuxième consultation, les examens sont rendus et un traitement est proposé


2e consultation avec un hématologue : planification du traitement

Lors de cette consultation, votre hématologue établit un plan de prise en charge personnalisé après confirmation du diagnostic. Voici les étapes clés de cette consultation :

Planification du traitement

  • Chez les patients jeunes :
    • Une greffe de moelle osseuse est envisagée si les conditions le permettent.
    • Cette procédure dépend de la disponibilité d’un donneur compatible dans la famille ou sur le fichier national des donneurs de moelle osseuse.
  • Chez les patients ne pouvant pas être greffés en l’absence de donneur ou si l’état de santé ne le permet pas :
    • Des traitements médicamenteux peuvent être proposés pour améliorer les symptômes.
    • Ces traitements ne permettent pas de guérir la maladie, mais ils offrent une amélioration de la qualité de vie.

Prochaines étapes

Cette consultation marque une étape importante dans la prise en charge de la myélofibrose, car elle permet de définir une stratégie thérapeutique adaptée à votre état de santé, votre âge, et les caractéristiques de votre maladie.

Les différents traitements de la myélofibrose

Les traitements de la myélofibrose : un éventail de possibilités

La prise en charge de la myélofibrose repose sur plusieurs axes thérapeutiques, adaptés à la gravité de la maladie, à l’état général du patient et à la présence de complications. Voici un aperçu des options disponibles :

I. La greffe de moelle osseuse : une option curative

Chez les patients jeunes et en bon état général, la greffe de moelle osseuse représente la seule option curative. Cette procédure est envisagée pour les patients ayant un donneur compatible (familial ou via un registre de donneurs). Un avis spécialisé est systématiquement requis auprès d’un centre de greffe.

II. Les soins de support : améliorer la qualité de vie

Les soins de support jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des symptômes de la myélofibrose :

  • Erythropoïétine (EPO) :

    Des doses élevées d’érythropoïétine (injections sous-cutanées) peuvent être prescrites pour stimuler la production de globules rouges, réduire l’anémie et diminuer les besoins en transfusions sanguines.

  • Transfusions sanguines :

    En cas d’inefficacité de l’EPO, des transfusions itératives permettent de maintenir un taux d’hémoglobine acceptable et d’améliorer la qualité de vie.

III. Les traitements médicamenteux : thérapies ciblées et nouvelles options

Les thérapies ciblées et les nouveaux traitements ont transformé la prise en charge de cette maladie complexe :

  • Ruxolitinib :

    Premier inhibiteur de JAK2, il est particulièrement efficace pour réduire :

    • Le volume de la rate (splénomégalie).
    • Les symptômes généraux (sueurs nocturnes, douleurs osseuses).

    Son principal effet secondaire est une anémie et une baisse des plaquettes. Il est donc réservé aux patients dont les plaquettes sont suffisantes au moment de l’introduction.

  • Fédratinib :

    Plus récent, cet inhibiteur de JAK2 est une alternative en cas de résistance ou d’intolérance au ruxolitinib. Il est particulièrement indiqué si la splénomégalie persiste malgré un traitement initial. En outre, il est efficace pour améliorer les symptômes généraux comme la fatigue, les sueurs nocturnes et les douleurs osseuses. Bien qu’il puisse entraîner une anémie ou une thrombopénie, son profil de tolérance reste favorable, et une surveillance attentive permet de limiter les risques. Le fédratinib constitue une option robuste et complémentaire au ruxolitinib dans la gestion de la myélofibrose.

  • Pacritinib :

    En cours d’évaluation, ce médicament est prometteur pour les patients présentant une thrombopénie (plaquettes basses).

  • Momélotinib :

    Autre option en développement, le momélotinib est conçu pour traiter les patients présentant une anémie.

IV. L’avenir des traitements : un arsenal en pleine expansion

De nombreux médicaments sont actuellement en développement, enrichissant l’arsenal thérapeutique disponible. Ces avancées ouvrent de nouvelles perspectives pour traiter efficacement cette maladie parfois difficile à gérer.

Conclusion

La prise en charge de la myélofibrose repose sur une combinaison d’options curatives et palliatives, adaptées à chaque patient. Grâce aux progrès de la recherche, de nouveaux traitements offrent des solutions innovantes pour améliorer la qualité de vie et gérer les symptômes de cette maladie complexe.